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المغرب اليوم
22 avril 2007

2M : Débat sur la peine capitale au Maroc 06/04/05

: Débat sur la peine capitale au Maroc : 350 condamnés dont 211 exécutés depuis l'Indépendance Faut-il abolir la peine de mort au Maroc ? Longtemps évitée, refoulée, quand elle n'est pas frappée du sceau de l'indicible et du tabou, la question est aujourd'hui portée à la télévision. Une première fois sur la TVM nous dit-on, dans la foulée de l'émotion suscitée par les attentats criminels du 16 mai, et aujourd'hui sur 2M, dans le cadre de l'émission de Jamaâ Goulahsen, «Moubacharatan Maâkoum». Du direct donc avec nous. Nous, c'est moi, c'est vous, c'est tout un chacun, l'homme de la rue en somme qui, depuis quelque temps n'en finit pas de muer du statut de sujet où il a été longtemps confiné, vers celui de citoyen qu'il aspire à intégrer.

Et qu'est-ce que la citoyenneté si elle ne s'accompagne pas de la conscience des droits, mais aussi des devoirs intrinsèques en la matière ? Qu'est-ce que la citoyenneté si elle n'est pas assortie des accessoires indispensables qui la le consolident et le valident, dont le plus important est le droit à l'information, voire à la participation au débat contradictoire ?

Pourquoi est-il nécessaire donc de débattre publiquement et en direct de la peine de mort ? Pour lever un tabou d'abord, tant il est vrai que liberté, droit à l'information et au débat, s'accordent mal avec le maintien sous le boisseau des questions qui touchent à la citoyenneté que tout le monde appelle de ses vœux.
Mieux : parce que la problématique de la peine de mort est au cœur même de celle des droits de l'homme et en premier le droit à la vie.

Toutes les sociétés démocratique ou en voie de l'être ont connu ou connaissent ce débat. L'Etat, la justice ont-il le droit de mettre fin à la vie d'un être humain ?
A l'évidence la réponse est loin d'être simple, elle est surtout loin de faire l'unanimité. Il a fallu des dizaines d'années de controverse dans certains pays européens telles la France et l'Angleterre, pour que l'opinion soit sensible aux arguments des abolitionnistes sans pour autant tourner complètement le dos aux partisans du maintien. Aux Etats-Unis, on le sait, ce sont ces derniers qui emportent jusqu'à présent l'adhésion de l'opinion publique américaine.

Certes le Maroc peut se prévaloir de sa particularité dans ce domaine.
Si le code pénal maintient la peine de mort, son effet est rarement exécutoire.
Ce qui fait le bonheur des abolitionnistes sans pour autant mécontenter les partisans.

Les chiffres parlent d'eux-même, depuis l'indépendance du pays, il y a près de 50 ans, les tribunaux marocains auraient prononcé au total quelque 350 condamnation à mort, dont 211 auraient été exécutées.
La dernière condamnation remonte à 1994, celle du commissaire Tabit dont les crimes ont défrayé la chronique à l'époque.

Cependant, le Maroc n'échappera certainement pas à la controverse lui aussi, une fois que la question sera sur le tapis. Heureusement d'ailleurs, le débat n‘en sera que plus riche et plus profond, sur une question aussi problématique, aussi chargée de passion que la peine de mort.

L'un des termes inévitable de ce débat est sans doute le droit à la vie pour le condamné : Mais à la question de savoir si on a le droit d'ôter la vie à un être humain, se pose une autre de même gravité : n'a-t-on pas l'obligation de rendre justice aux victimes qui elles, ont déjà perdu injustement la leur? doit-on s'apitoyer sur le sort d'un tueur en série, de l'auteur d'assassinat cruel sur des enfants et des êtres sans défense? D'autres questions fusent encore : L'Etat ne s'embarrasse-t-il pas de sa fonction de bourreau ? De quelle manière les familles et les proches des victimes, et la société en général, sont-il affectés par l'un l'autre choix ?

Autant de problème d'ordre aussi bien d'ordre social que juridique et moral, voire politique, autant dire des sujets qui touchent au projet de société dans laquelle nous souhaitons vivre, que déclenche ce débat.

Il est inutile de préjuger de la qualité du débat que 2M organise, il est bon de dire cependant, vu la qualité des intervenants, que la chaîne a pris la mesure de la gravité de la question.

Au côté du conseiller du ministre la Justice, M. Mohamed Abdennabaoui, d'un avocat, il y aura un éminent professeur spécialisé dans les questions de droit, M. Mohamed Khamlichi, mais aussi un ex-condamné à mort, et l'une des victimes des attentats terroristes du 16 mai .

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